Le 7 mars 2015, profitant de la présence de nombreuse journalistes étrangers à
Ouagadougou à l’occasion du FESPACO (festival panafricain du cinéma de Ouagadougou), le réseau international “Justice pour Sankara justice pour l’Afrique” a organisé, en collaboration avec le balai citoyen et des députés du conseil national de la transition (CNT), une conférence de presse sur l’action internationale impulsée par le réseau afin que les ramifications internationales ayant contribué à l’assassinat de Thomas Sankara puissent être mises à jour.

Cette conférence a permis aussi d’informer sur une nouvelle initiative en cours.
Les députés du CNT ont entrepris, en effet, de signer une lettre à destination de l’Assemblée nationale en France afin qu’elle mette à l’ordre du jour la demande d’enquête parlementaire déposées par les députés du Front de Gauche et des Verts (EELV), déjà déposée par deux fois en 2011 et 2013.

La conférence a été animée par Alexandre Sankara, député du CNT (UNIR PS), Smockey, Bruno Jaffré, Germaine Pitroipa et le cinéaste Balufu Bakupa Kanyinda qui a créé avec la Guilde des réalisateurs le prix Thomas Sankara. Didier Awadi noàus avons promis sa présence, mais il du avoir un empêchement.

Nous vous proposons ci-dessous quelques comptes rendus de la conférence parus dans la presse et un extrait vidéo. Ces éléments ne rendent pas bien compte de la richesse des différentes interventions. Nous espérons pouvoir bientôt mettre en ligne une vidéo de l’intégrale de la conférence de presse.

La rédaction du site

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Assassinat de Thomas Sankara : L’évolution de la demande d’enquête parlementaire en France

burkina24.com 08/03/2015

Le « Réseau international Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique » a échangé avec les journalistes, ce samedi 7 mars 2015 au Centre de presse Norbert Zongo à Ouagadougou. Au cœur des échanges : Évolution du dossier Thomas Sankara à l’international notamment en France.

Etaient entre autres face à la presse nationale et internationale, le Fondateur du « Réseau international Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique », Bruno Jaffré, Smockey du Balai Citoyen, Germaine Pitroipa, représentante du Front progressiste sankariste en Europe notamment en France (Paris) et Balufu Bakupa Kayinda, le réalisateur du premier film sur la mort de Thomas Sankara et considéré comme l’un des plus grands cinéastes africains. Ce dernier est également à l’origine de la création et de l’attribution du Prix Thomas Sankara au FESPACO 2015.

Le Réseau, selon son fondateur, Bruno Jaffré, est informel, et n’a pas de centre ni d’organisation. « Simplement nous nous retrouvons souvent dans des occasions particulières au fur et à mesure sur ce qui se passe concernant l’affaire Thomas Sankara », a-t-il lancé dès l’entame de la conférence de presse avant de souligner que « nous voulons profiter du FESPACO pour toucher la presse internationale ».

Bruno Jaffré a soutenu que « l’affaire Thomas Sankara n’est pas une affaire burkinabo-burkinabè ». C’est, selon lui, une affaire internationale touchant tous les milieux notamment politiques et la société civile, car Thomas Sankara n’était pas seulement un homme politique.

Cette rencontre avec la presse était donc centrée sur les questions internationales. Une conférence de presse est prévue, le 10 mars prochain et sera animée par Me Bénéwendé Sankara et Me Prosper Farama sur les dernières mesures du gouvernement burkinabè concernant cette affaire.

Des demandes d’enquête à l’Assemblée nationale française…

« Thomas Sankara a été assassiné par la France-Afrique, mais pas seulement. Sur le site thomassankara.net», il y a un dossier spécial sur l’assassinat de Thomas Sankara. Evidemment, il a été assassiné par des hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Mais nous savons aujourd’hui que des Libériens étaient présents.

Nous savons aussi que Charles Taylor qui était leur chef travaillait pour les Américains. Puisque la NSA a reconnu il y a quelques années que Charles Taylor était chargé d’infiltrer les révolutionnaires africains. C’est pourquoi il s’est présenté ici comme étant un révolutionnaire », a rappelé Bruno Jaffré.

A l’écouter, déjà en France, les députés du Front de Gauche et des Verts ont déposé deux demandes d’enquête parlementaire, l’une en 2011 et l’autre en 2013, où ils demandent une enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara. Bruno Jaffré promet que dans les jours à venir, l’intégralité de cette demande sera disponible sur le site « thomassankara.net ».

Cependant, malgré qu’elles soient déposées, aucune de ces demandes d’enquête parlementaire n’a été traitée par l’Assemblée nationale française. L’homme considéré par certains comme le « biographe de Thomas Sankara » caresse par contre l’espoir que les députés français mettront un jour cette demande d’enquête à l’ordre du jour.

Extrait d’une de ces demandes d’enquête parlementaire : « Nous devons répondre aux questions suivantes : Pourquoi Thomas Sankara a-t-il été assassiné ? Comment cet assassinat a-t-il été rendu possible ? Quel rôle ont joué les services français et les dirigeants français de l’époque ? La Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) (Service secret français) savait-elle ce qui se tramait et a-t-elle laissé faire ? »

Plusieurs témoignages évoqués par Bruno Jaffré et ses compagnons, soutiennent « qu’on est bien en face d’un complot international ».

Une requête au CNT pour faire avancer le dossier Thomas Sankara sur le plan international

Il faut donc, pour eux, que l’Assemblée nationale française ouvre une enquête parlementaire afin de pouvoir convoquer et interroger tous les membres qui étaient dans l’entourage de François Mitterrand et de Jacques Chirac et qui ont sans doute des choses à dire sur cette question.

Alexandre Sankara du mouvement sankariste a informé qu’une requête est en train d’être signée au niveau du Conseil national de la transition (CNT) et qui sera adressée à l’Assemblée nationale française pour leur demander l’ouverture de cette enquête parlementaire. Tout cela permettra, selon les conférenciers de faire avancer le dossier Thomas Sankara sur le plan international.

Le « Réseau international Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique » espère toutefois mener le combat jusqu’à ce que le dossier trouve une issue. Et à Smockey du Balai Citoyen et le célèbre cinéaste africain, Balufu Bakupa Kayinda, d’indiquer que si le dossier Thomas Sankara trouve une issue, tous les autres grands crimes commis en Afrique auront gain de cause.

Par ailleurs, concernant l’ouverture de la tombe présumée du Père de la Révolution au « Pays des Hommes intègres », l’oncle de Thomas Sankara et ancien ambassadeur burkinabè en Libye, Mousbila Sankara a soutenu qu’il suffit juste au gouvernement de transition de saisir et d’instruire la justice militaire pour cette expérience.

Noufou KINDO

Source : http://burkina24.com/2015/03/08/assassinat-de-thomas-sankara-levolution-de-la-demande-denquete-parlementaire-en-france/

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Une vidéo de l’intégrale de la conférence de presse.


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Dossier Thomas Sankara:un réseau international poursuit la lutte

Où en est-on avec le dossier Thomas? Sankara ? C’est la principale interrogation qui brûle les lèvres des membres du réseau international, Justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique, qui a tenu une conférence de presse, le samedi 7 mars 2015, à Ouagadougou. L’objectif étant de relancer le débat sur la mort de l’ancien Président burkinabè.

Le réseau international Justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique ne veut pas rester les bras croisés face au silence sur « l’assassinat » de Thomas Sankara. Pour cela, le réseau a organisé une conférence de presse avec les hommes de médias, le samedi 7 mars 2015. C’est le centre national de presse Norbert-Zongo qui a servi de cadre d’échanges entre le fondateur du réseau, Bruno Jaffré, un membre du balai citoyen, Smokey, un cinéaste congolais, Balufu Kanyinda, des représentants du front sankariste, Germaine Pitroipa, Alexandre Sankara et les journalistes. D’entrée de jeu, Bruno Jaffré a rappelé pourquoi l’affaire Sankara est devenue internationale. « Nous savons que Thomas Sankara a été assassiné par la France-Afrique ( …) , nous savons aujourd’hui que des Libériens sont impliqués, que Charles Taylor a travaillé pour les Américains… », a-t-il avancé. En ce qui concerne l’évolution internationale du dossier, il a expliqué que des députés français ont déjà déposé deux demandes d’enquête parlementaire, en 2011 et et 2013, exigeant que la lumière soit faite sur l’implication française dans cet assassinat. Il les a donc cités en ces termes : « nous devons répondre aux questions suivantes ; pourquoi Thomas Sankara a-t-il été assassiné? Comment cet assassinat a-t-il été rendu possible ? quel rôle jouait les services français et le gouvernement français ? ».

L’artiste musicien Smokey, pour sa part, a souligné que la lutte n’est pas terminée. Il a invité le peuple burkinabè à s’impliquer davantage dans la recherche de la vérité sur cet assassinat « la plupart de ceux qui se sont battus et qui continuent de se battre pour Thomas Sankara ne sont pas d’origine burkinabè », a-t-il souligné. Les journalistes nationaux et internationaux, venus nombreux à cette conférence ont posé des questions. Et à la question de savoir si le fait qu’il y ait plusieurs juridictions, africaine, nationale, et française sur le dossier ne va pas conduire à une dispersion des forces. Le fondateur du réseau international répond que la justice burkinabè à elle seule ne peut pas enquêter sur l’implication internationale dans ce dossier.

Étant en période de la fête du cinéma africain, une question sur le rapport entre justice pour Thomas Sankara et le prix Thomas Sankara initié pour cette 24e édition du FESPACO a été posée. Le cinéaste et initiateur du prix Balufu Kanyinda a fait savoir que tout d’abord le cinéma est un canal pour dénoncer les injustices. Il a confirmé les menaces qu’il recevait lorsqu’il réalisait un film sur Thomas Sankara. Et par rappport au prix Thomas Sankara, il s’agit d’un hommage qu’il veut rendre à l’ancien Président.

J. Benjamine KABORE

Source : http://www.sidwaya.bf/m-5051-dossier-thomas-sankaraun-reseau-international-poursuit-la-lutte.html

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Bruno Jaffré: «Des témoins disent que Compaoré a tiré lui-même sur Sankara»

Un des animateurs du site internet thomassankara.net et d’un réseau qui recherche la justice et la vérité sur la mort de Thomas Sankara, auteur de « Les années Sankara : de la révolution à la rectification » et « Les biographies de Sankara », Bruno Jaffrey a co-animé, le 7 mars 2015, une conférence de presse à Ouagadougou, avec des admirateurs du défunt président. Dans l’entretien qui suit, il nous parle des objectifs de ce point de presse à laquelle ont pris part, entre autres, le rappeur burkinabè Smockey, le député Alexandre Sankara de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste.

Fasozine : Quel est l’objectif de cette rencontre que vous avez voulue avec les journalistes ?

Bruno Jaffrey : L’objectif de ce point de presse est de focaliser sur les responsabilités extérieures formées sur une démarche des députés burkinabè du Conseil national de la transition (CNT) qui sont en train de signer un courrier à l’adresse de l’Assemblée nationale en France pour demander l’ouverture d’une enquête parlementaire.

Que vous inspire la décision au Burkina Faso d’ouvrir la tombe de Thomas Sankara pour identifier son corps ?

Je vais reprendre ce qu’a dit madame Sankara : c’est une première étape, mais l’essentiel étant la vérité et la justice. On en est encore loin.

Avez-vous quand même l’espoir de voir advenir cette vérité et cette justice ?

Je pense que le Burkina Faso a quand même montré que l’espoir existait. J’espère qu’on aura des éléments nouveaux qui vont venir du Burkina, malgré les difficultés. Il y a un livre qui a déjà publié le nom des gens qui faisaient partie du commando qui a tué Thomas Sankara. Il faut effectivement les interroger. Depuis quelques années, nous savons, parce qu’ils l’ont dit eux-mêmes, que les compagnons de Charles Taylor étaient présents au Burkina Faso, mais dans les interviews ils ne disent pas ce qu’ils ont fait eux-mêmes très clairement.

Il y a des choses étonnantes, il y en a qui disent que c’est Blaise Compaoré qui a tiré lui-même sur Thomas Sankara. C’est un témoignage que je ne valide pas (NDLR en réalité il voulait dire qu’il faut encore aller interroger les libériens et que ce témoignage doit être confirmé car il ne recoupe ce que d’autres témoins ont dit) , il faut chercher, on est loin d’avoir tout trouvé. Nous considérons que l’assassinat de Thomas Sankara est le début de l’organisation d’alliances qui vont attaquer le Liberia et la Sierra Léone. Puisqu’on a appris d’une agence américaine il n’y a pas très longtemps, que Charles Taylor travaillait pour les Américains, et qu’il était chargé d’infiltrer les révolutionnaires africains. Comme beaucoup de gens, Charles Taylor a suivi sa démarche personnelle.

Pourquoi l’assassinat de Thomas Sankara signe cette alliance ?

Nous savons que la Côte d’Ivoire a participé à cette affaire. Blaise Compaoré est marié à une Ivoirienne, tout cela a dû créer une certaine ambiance. Il y a des gens qui ont dit que Félix Houphouët-Boigny avait envoyé de l’argent pour déstabiliser cette période qui a préparé l’assassinat. Moi je n’étais là. Mais je me rappelle avoir vu des tracts qui, d’une part, insultaient Blaise Compaoré et d’autre part insultaient Thomas Sankara. C’est typiquement une tentative de déstabilisation des liens qu’ils pouvaient avoir.

Vous avez aussi la main de Kadhafi, il reste à avoir des éléments, dans la mesure où Sankara n’obéissait pas à Kadhafi. Kadhafi avait promis beaucoup d’aide, elle n’est pas arrivée, Kadhafi, dans son entreprise, c’est quelqu’un de très contradictoire, il avait pu considérer que Charles Taylor était quelqu’un qui pouvait faire du bien puisqu’il se présentait ici. Et les Français aussi d’une façon indirecte, puisque Thomas Sankara gênait la région. Il gênait tous les pays étrangers, il déstabilisait la région simplement par l’exemple d’intégrité qu’il était, sa volonté de construire son pays.

En somme ?

On va avoir ici confirmation du nom du commando qui a tué Thomas Sankara. Mais on n’a fait que le début du travail. Que ce soit pour les Américains, la France, les Libyens, les Burkinabè, il est quand même essentiel que l’ensemble de la vérité soit faite, et on a beaucoup de travail avant d’y arriver.

Pourquoi ?

Parce que les intérêts sont puissants, ils empêchent que la vérité sorte, qu’on dénonce la mainmise de la France sur l’assassinat de Thomas Sankara.

Vous avez annoncé une autre conférence de presse pour le mardi 10, que vise-t-elle ?

Ce sera en concertation avec Me Bénéwendé Sankara, qui a parlé avec Mariam Sankara. Vous pourrez parler avec lui de toute la stratégie des avocats, des éléments du dossier qu’ils ont en leurs mains, des rapports qu’ils ont eus avec le gouvernement, etc.

Propos recueillis par Juste SAMBA

Source : http://www.fasozine.com/bruno-jaffre-des-temoignages-disent-que-compaore-a-tire-lui-meme-sur-sankara/

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Autres articles rendant compte de la conférence de presse

– Burkina Faso ; l’assassinat de Thomas Sankara, un complot international? (voir http://www.afrik.com/burkina-faso-l-assassinat-de-sankara-un-complot-international)
– Dossier Thomas Sankara : le parlement francais pour faire avancer le dossier ? (voir http://www.zoodomail.com/spip.php?page=article&id_article=9613)
– Vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara : « Si on ne démêle pas le complot international, on aura une partie qui n’émergera pas » Bruno Jaffré (voir http://omegabf.net/index.php/category/item/694-verite-sur-l-assassinat-de-thomas-sankara-si-on-ne-demele-pas-le-complot-international-on-aura-une-partie-qui-n-emergera-pas-bruno-jaffre)
– Affaire Thomas Sankara : le dossier prend une dimension internationale
(voir http://www.lefaso.net/spip.php?article63623)

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