Nous vous présentons ci-dessous un projet de création d’un centre Thomas Sankara en s’appuyant sur une mobilisation déjà existante dans un quartier autour de son assainissement. Nous avons assisté à une réunion de mise ne place du projet. Et nous avons que trouvé qu’il tenait la route parce que justement il s’appuie sur une population déjà mobilisée.

Nous attendions une initiative publique, c’est désormais chose faite avec la participation de plusieurs dizaines de personnes dans une opération de nettoyage. Nous publions donc ci-dessous la présentation officielle du projet et nous en rendront compte régulièrement au fur et à mesure de son avancement.

Ce projet a dépassé le stade de projet et plusieurs initiatives concrètes ont déjà eu lieu. Vous trouverez à http://thomassankara.net/?p=1760 des informations sur l’évolution du projet, le compte rendu des temps forts et des différentes mobilisations.

complément en juin 2017 : Le projet a finalement été abandonné, lors de la mise en place du mémorial. Les initiateurs ont tenté d’être intégrés, mais l’accord n’a pas été possible.

La rédaction


1. Le contexte
Le coeur du quartier populaire Wemtenga à Ouagadougou, notamment le cimetière de Dagnoën et ses alentours, se trouvent dans un état déplorable. Entouré par des habitations, boutiques, mosquées, églises, restaurants, maquis et autres, donc par un quartier vivant, on y trouve un terrain d’environ 10 hectares qui sont constitués par le cimetière et son côté nord, un terrain qui est partiellement utilisé comme une des plus grandes décharges de Ouagadougou et partiellement non utilisé.

Le cimetière et ses alentours sur google earth.Cette décharge entraîne plusieurs problèmes sérieux à la population :
– Environnement : Tout genre de déchets est déposé, comme des sachets noirs, des déchets organiques et des déchets toxiques, comme des piles, des médicaments etc. Des éléments polluants, voire toxiques peuvent facilement être transportés par le vent et l’eau des pluies et contaminer l’environnement (air, eau, végétation, sol). En dehors de ça, la décharge est souvent mise en feu par des riverains et dégage une fumée épaisse, noire et sûrement toxique. La conséquence de cette mobilisation des substances dangereuses est la menace de la
– Santé publique : La décharge menace la santé des riverains à travers la fumée toxique (maladies respiratoires etc.), la contamination du sol et de la nappe phréatique. En plus, il y a naturellement beaucoup d’enfants dans un quartier populaire qui risquent de jouer sur la décharge et de se blesser ou infecter en touchant ou même en avalant tout genre de déchets.

 La décharge brule, novembre 2014 (1)
La décharge brûle (novembre 2014) (2)

– Sécurité publique : Il y a des problèmes de sécurité publique du côté nord du cimetière de Dagnoën. Premièrement, il n’y a aucun éclairage et beaucoup d’espace non habité, ce qui attire les bandits, surtout pendant la nuit. Ce n’est pas pour rien que le cimetière de Dagnoën est reconnu au plus haut niveau comme l’un des endroits les plus dangereux de Ouagadougou. Deuxièmement, suite à l’état délaissé de ce site, les routes sont en mauvais état. Il n’y a que de pistes non bitumées, alors qu’il y a beaucoup de circulation. Dû à cela, la quantité de poussière dans l’air entrave souvent la vue pendant la circulation, et la respiration devient également un problème.

Il est probable que l’Ex-Président du Burkina Faso, le Capitaine Thomas Sankara, et douze de ses compagnons ont été enterrés au cimetière de Dagnoën après leur assassinat le 15 octobre 1987. Une enquête sur le lieu de leurs tombes est en cours, et on attend le résultat. Mais quelles que soient les révélations de cette enquête, ce lieu a depuis plus de 27 ans été le lieu de commémoration pour Thomas Sankara, qui demeure dans la mémoire collective africaine et mondiale un des plus grands leaders de l’Afrique. Des milliers de visiteurs s’y sont rendu pour rendre hommage à ce fils du Burkina Faso, des Burkinabè comme des personnes de partout dans ce monde. Et chaque 15 octobre, jour de son assassinat, une foule de personnes s’y retrouve pour commémorer et réclamer la justice pour Thomas Sankara. La présumée tombe du Président Thomas Sankara en 2014.

© Burkina 24

Mais malgré cette grande importance du cimetière de Dagnoën au niveau local, national et mondial, il y a cette insalubrité, cette insécurité et cet accueil répugnant – honteux.

On constate donc que le cimetière et surtout ses environs constituent un danger et un scandale pour la population du quartier et au-delà de ça pour toutes et tous les Ouagalaises et Ouagalais. Ce n’est pas normal et, vu le symbolisme historique de l’endroit, ne pas digne pour les quartiers Dagnoën et Wemtenga.

2. Les objectifs
L’objectif de ce projet est le développement des quartiers Dagnoën et Wemtenga par l’élimination partielle ou totale de la décharge au profit de l’environnement, de la santé et de la sécurité du quartier et l’acquisition du terrain afin d’y créer le « Centre Thomas Sankara ».

3. Le « Centre Thomas Sankara »

3.1 La conception
Le « Centre Thomas Sankara » sera constitué par un ensemble de plusieurs bâtiments et aires avec de différentes fonctions. Les idées à ce stade de conception envisagent la mise en place de :
– un accueil
– un musée qui héberge les effets personnels de Thomas Sankara et une exposition sur sa vie
– une bibliothèque avec accès libre pour la population avec une partie d’archives écrits et audio (-visuels) à part
– une salle d’informatique
– une (ou deux) salle(s) de réunions
– un amphithéâtre à l’air libre avec 250 places et un plateau qui va servir pour des conférences-débats, projection de films, spectacles de musique, théâtre, danse etc.
– un restaurant avec cuisine locale et biologique
– un « monument » de Thomas Sankara
– une maison d’hôte pour les visiteurs du centre
– un ou plusieurs terrains de sport selon la disponibilité d’espace pour le football, le basket, les arts martiaux, le footing, la course…
– une aire de jeux/espaces pour des enfants
– un jardin biologique pour l’apprentissage de l’agriculture (peri-)urbaine
– une pépinière
– une piscine à caractère sportif (éducation, concours…)

Comme le terrain dont on parle se trouve juste à côté du cimetière, il sera possible de créer une entrée qui communique les deux terrains pour effectuer des visites guidées du cimetière. On propose que les visites guidées du cimetière et les visites du musée ainsi qu’une partie des activités de l’amphithéâtre seront payant et peuvent donc être une source de financement de l’entretien du centre.

Des arbres et arbustes seront plantés tout autour le terrain et ça et là sur le terrain afin d’améliorer le micro climat local et contribuer à la préservation des ressources naturelles urbaines.

3.2 Les résultats attendus
La suppression de la décharge serait un grand pas en avant pour la population à travers les résultats suivants :
– assainissement de l‘environnement ;
– amélioration la santé publique ;
– amélioration de la sécurité publique.

La création du « Centre Thomas Sankara » a pour but de mettre en valeur cet endroit historique et de contribuer au développement
– social : à travers la création des possibilités d’information et d’apprentissage (bibliothèque, salle d’informatique, musée, conférences etc.) et des activités de loisirs (sport, culture) ;
– économique : à travers la création d’emplois (personnel du centre, guides…) et les devises apportés par les visiteurs du centre ;
– touristique : à travers l’augmentation du nombre des visiteurs des lieux ;
– écologique : à travers la plantation des arbres et arbustes et la formation des jeunes en agriculture écologique.

Un effet secondaire souhaité de cette initiative est l’émergence de tout le quartier à travers la construction de routes bitumées, la mise en place d’éclairage et un redressement général du coeur de Dagnoën/Wemtenga.

3.3 Les acteurs
Vu sa pertinence au niveau local, national, continental et même mondial, la création du « Centre Thomas Sankara » devrait être portée par une multitude d’acteurs :
– la population de Dagnoën et Wemtenga, notamment les autorités coutumières, religieuses, politiques et les jeunes engagés ;
– la société civile burkinabè, y compris le Balai Citoyen et toute autre association engagée pour l’environnement, la santé publique, la sécurité, le développement, la cause de Thomas Sankara ;
– la société civile internationale oeuvrant dans le même esprit ;
– les partis politiques oeuvrant dans le même esprit ;
– les individus oeuvrant dans le même esprit.

3.3 La forme d’organisation
Une première cellule d’acteurs individuels existe déjà. L’idée est de se regrouper dans un mouvement qui est au maximum flexible et ouvert. L’adhésion au mouvement devrait être facile et non bureaucratique, c’est-à-dire sans cotisations, cartes de membre et processus administratives. A chaque étape d’avancement du projet, une révision de ces principes sera faite et la nécessité d’une autre forme d’organisation sera évaluée.

3.4 Le financement
Comme au niveau des acteurs, le financement de la construction du « Centre Thomas Sankara » devrait venir de différentes sources, notamment :
– du gouvernement du Burkina Faso ;
– des agences/structures nationales et internationales de développement ;
– des fonds publics ;
– des fondations, ONG, associations etc. nationales et internationales ;
– des partis politiques ;
– des personnes privées.
L’entretien du centre devrait être une affaire publique, soutenu par des initiatives privées et les revenus propres du centre (visites guidées, musée, amphithéâtre, restaurant, chambres d’hôte…).

La lutte commence !

Les membres de l’initiative : Développement des quartiers Dagnoën et Wemtenga par la création du « Centre Thomas Sankara »

Fait à Ouagadougou, le 11/03/2015

Contact cellulaire : +226 76 72 80 28 / +226 76 56 30 46 (français, mooré)
+226 66 05 10 19 (français, anglais, allemand)

contact e-mail : centrethomassankara@gmail.com

Les membres de l’initiative :
Abdoulaye KOUANDA
Abdoul Aziz OUATTARA
Abdoul WAHAB
Abraham ZANNOU-TCHOKO
Ange Gabriel KAMBOU
Dramane SAVADOGO
Franck ZOUNGRANA
Gaëtan KABORE
Issa TIENDREBEOGO
Jack OUALI SOANDAMBA
Justin YARGA
Ludovic YIGO
Maria RODRIGUEZ GONZALEZ
Mathieu KALMOGO
Rokyatou TIENDREBEOGO
Sabire DABIRE
Serge BAYALA
Tchan Manet SOME ‘Busta Gaeenga’
Thea MOMETER
Yves BALMA

L’initiative est soutenu par :
AfricAvenir International
Aude BOUVIER
Baptiste LAVIGNE
Bruno JAFFRE
Françoise GERARD
Patrice TRAORE ‘Humanist’
Serge BAMBARA ‘Smockey’
Souleymane OUEDRAOGO ‘Basic Soul’
Nicolas CHARBONNEAU
Oumsey NABOLLE
‘Zoul de Lomé’

LAISSER UN COMMENTAIRE

Saisissez votre commentaire svp!
SVP saisissez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.