La tenue du forum social mondial 2011 en terres africaines est une opportunité majeure pour revenir sur les grands hommes de l’histoire africaine, altermondialistes avant l’heure : Patrice Lumumba et Thomas Sankara.
Ces deux hommes, séparés de quelques décennies, ont en commun un projet d’émancipation de leur pays, une vision pan africaniste, et une mort violente impliquant les puissances occidentales. Leur volonté de mener une politique en faveur de leurs peuples, et des peuples africains les a rendu indésirables aux colons et néo colons belges, français ou américains, qui se sont appuyés sur des acteurs locaux pour obtenir leur élimination physique. L’impunité dont jouissent leurs assassins formant un socle au maintien de la domination occidentale.
Il semblait important qu’un atelier se tienne sur le sujet au forum social mondial de Dakar, afin d’aller à le rencontres de nouvelles personnes, exposer les motifs des deux campagnes, voir recruter de nouvelles forces pour aller de l’avant.
Le CADTM, ATTAC Afrique et SURVIE se sont donc concertés pour mettre en place l’organisation de cet atelier. Malgré, les problèmess d’organisation rencontrés sur place, les salles précédemment annoncés n’étant pas disponibles, près de 150 personnes on assisté à l’atelier.
Rsamané Zinaba d’ATTAC Burkina a introduit les débats en évoquant les points communs des ces deux leaders, en particulier, le panafricanisme, et la lutte pour l’indépendance et la dignité des peuples africains. Il a aussi fait un exposé sur ce qu’était la révolution burkinabè et l’action de son leader Thomas Sankara que l’on peut visionner en video à http://thomassankara.net/?p=1128.
Pauline Imbach du CADTM a expliqué l’engagement du CADTM dans la campagne verité et justice pour Lumumba (voir l’appel à signer à l’adresse http://www.cadtm.org/50-ans-apres-l-assassinat-de ). Comprendre le mécanisme de la dette c’est aussi comprendre le colonialisme. Elle a insisté sur la vision positive du colonialisme largement répandu en Belgique mais aussi son lien avec le colonialisme.
Luc Mukendi du CADTM de Lumumbachi.
Antoine Souef de SURVIE a présenté la campagne “Justice pour Thomas Sanakra Justice pour l’Afrique” (voir l’appel à signer à l’adresse http://thomassankara.net/?p=866 ) et la génèse et le sens de cet appel.
Cet atelier a ainsi été l’occasion de rendre hommage à ces grands hommes, de faire le point sur les avancées juridiques (aux niveaux nationaux et internationaux), et de tenter de tirer les leçons de ces vies sacrifiées pour la lutte émancipatrice.
De nombreuses signatures ont été récoltées, et de nouvelles personnes se sont présentées pour s’investir dans ces deux campagnes.
« On ne tue pas le idées » disait Sankara en hommage à Che Guevara ! Les témoignages émouvants ou enflammés lors de cet atelier, notamment de la part de Blandine Sankara (la petite sœur de Thomas) ont fait ressortir que si ces hommes ont été tués, leurs idées vivent encore. Leurs noms sont aujourd’hui des symboles, et la flamme de leur combat brule encore pour de plus en plus de gens à travers le monde entier.
Outre Blandine Sankara, d’autres personnalités ont assisté à l’atelier. Notons par exemple Robin Shuffield, le réalisateur du film “Thomas Sanakra l’homme intègre” (voir à l’adresse http://thomassankara.net/?p=160 ), Aziz Fall, coordinateur des avocats de la famille Sankara et Didier Awadi qui est venu vers la fin pour marquer son soutien.
Compte rendu réalisé avec Antoine Souef