Afrique : la démocratie n’a pas eu lieu

 

Alfred Yambangba SAWADOGO

234 pages, publié à l’Harmattan, en février 2008

ISBN 978-296-05134-8

 

Présentation  (4 ème de couverture)

Du premier président des Etats-Unis, George Washington, élu en 1789, au dernier et 43ème président, George W. Bush (fils), élu en 2004, soit en 215 ans, seul un président semble avoir dérogé à la règle générale en assumant plus de deux mandats.

Dans l’histoire de la démocratie française de plus de deux siècles d’évolution, aucun président français n’a assumé plus de deux mandats, parce que la chose semble incongrue.

Mais tout cela n’interpelle pas les pouvoirs africains qui, par contre, ont l’imagination fertile pour les révisions constitutionnelles afin de se maintenir indéfiniment au pouvoir…

Dans la plupart des pays où les pouvoirs refusent l’alternance, les principaux indicateurs sont au rouge :

– La presse privée connaît déboires et harcèlements qui peuvent aller jusqu’à l’assassinat de journalistes.

– Le système judiciaire corrompu n’obéit qu’aux ordres du pouvoir et aux riches.

– Le contrôle du parlement sur l’exécutif est très faible, voire inexistant. Les partis d’opposition y sont si faiblement représentés que leur action est souvent ridiculisée ou étouffée par le parti majoritaire au pouvoir. IL y a une totale collusion entre la Parlement et le gouvernement. Les débats parlementaires ressemblent plus à des formalités “démocratiques” ou à des farces très coûteuses. Le citoyen n’a plus confiance dans les institutions dites républicaines.

 

 

L’auteur

Alfred Yambangba Sawadogo, né en 1944 à Tikaré, Province du Bam, Burkina Faso. Sociologue,  ingénieur chargé de la formation des jeunes agriculteurs, il a été responsable de Vulgarisation Agricole dans les offices régionaux de développement à travers le Burkina : Nanoro, Sindou, Garango, Koupéla (1965-1974), secrétaire général du Syndicat National des Agents de l’Agriculture (1974-1978) ; directeur du Bureau de Suivi des ONG à la Présidence du Faso pendant la Révolution de 1984 à 1987..

Alfred Sawadogo a publié de nombreux autres ouvrages :

– Le Président Sankara, chef de la révolution Burkinabé 1983-1987, portrait, 172 pages, publié à l’Harmattan, en 2001 ISBN 2-7475-0588-X

– L’Ecole de mon village : 1936-1958, un élève raconte L’Harmattan, 228 pages, janvier 2003  ISBN : 2-7475-3673-4 

– La polygamie en question L’Harmattan, 144 pages, octobre 2006  ISBN : 2-296-01489-5

– Le sida autour de moi L’Harmattan, 137 pages, février 2004  ISBN : 2-7475-5723-5

 

 

Sommaire

Première partie : La démocratie en Afrique , Etat des lieux avant 1990

Burkina Faso : la traumatisme politique

L’alternance

La première république : 11 décembre 1959 – 3 janvier 1966

La question des palais personnels des chefs d’Etat

Palais privés et éthique morale

Un style singulier de gestion du pouvoir

L’interminable traversée du désert des civils

Le Président Lamizana (Le général Sangoulé Lamizana)

Le Président Saye Zerbo

Le Président Jean Baptiste Ouedraogo, président du Conseil du salut du peuple (CSP)

La capitaine Sankara

Le Président Blaise Compoaré

En Côte d’Ivoire

Les autres pays

La philosophie du pouvoir en Afrique

 

Deuxième partie : point de repère pour évaluer la démocratie africaine

Discours de la Baule de François Mitterrand le 20 juin 1990

Bref répertoire des violations des droits de l’homme en Afrique

La chute du mur de Berlin en Allemagne, le 9 novembre1989

La chute du “Génie des Carpates” en Roumanie, le 25 décembre 1989

Illusoire interdiction des coups d’Etat

Les avantages des coups d’Etat

Les inconvénients des coups d’Etat

Les moyens de prévention contre les coups d’Etat

La Constitution américaine (1787) : un véritable code pratique de bonne conduite de deux siècles d’expérience

L’après discours de la Baule

L’Eglise catholique soutient les conférences nationales

Les élections et leurs résultats

Les effets induits du discours de la Baule

La démocratie dévoyée : des parlementaires en mal de légitimité

Absence de l’alternance : échec de la démocratie

Des campagnes électorales immorales et corrompues

La démocratie à l’épreuve des turpitudes des pouvoirs africains. Faut-il en rire,ou en pleurer.

Fait absurde en Afrique

La déclaration des biens

Les pays africains potentiellement porteurs de rebellions : immenses étendues, gestion peu démocratique et fortement centralisée

Afrique, j’ai mal à ton inhumanité

Les intellectuels africains face aux pouvoirs qui refusent l’alternance

La succession au pouvoir de père en fils : une pratique inacceptable.

 

Commentaires

De 2001 à 2008, Alfred Yambangba Sawadogo est à son 5ème livre, tous publiés chez l’éditeur français, l’Harmattan. Son dernier ouvrage intitulé, Afrique : la démocratie n’a pas eu lieu, est une réflexion de 233 pages, dans laquelle l’auteur tente une lecture comparative du système de gouvernance en Afrique avec ceux d’Europe et d’Amérique. Ce sociologue, ingénieur de formation qui avait publié bien longtemps Ma première campagne électorale (1979) et Le métier de vulgarisateur agricole (1980) se révèle être une des grandes plumes du Faso. Premier directeur du Bureau de suivi des ONG (BSONG), il a aussi écrit dans ce domaine : Répertoire des ONG en Afrique (1992) ; La question des ONG au Burkina Faso : le difficile dialogue entre les peuples (1998). Auteur très prolixe, Sawadogo qui a aujourd’hui 64 ans a surtout séduit de nombreux lecteurs à travers son témoignage poignant, simple et sincère sur la vie et l’œuvre du Capitaine Thomas Sankara (2001) dont il fut l’un des proches collaborateurs du temps de la Révolution (1983-1987). Afrique : la démocratie n’a pas eu lieu, loin d’être un pamphlet, est une lecture réaliste de l’univers socio-politique de l’Afrique contemporaine. Certes, l’écrit est long sur les réalités burkinabè avec des anecdotes alléchantes sur les différents pouvoirs successifs depuis l’époque de Monsieur Maurice, mais la peinture n’épargne aucun de ces pays où les civils ont appris à leurs dépends que “le pouvoir ne se confie pas à autrui”. Coup d’Etat par-ci, coup d’Etat par-là. Mais “le coup d’Etat est-il un mal en soi ?” Cette question que se pose l’auteur lui permet de décortiquer le pour et le contre des coups d’Etat en Afrique avant de conclure : “Si les moyens existaient pour lutter contre les coups d’Etat, ces moyens ne seraient autres que l’observance stricte de toutes les pratiques de la bonne gouvernance :
transparence dans la gestion de la chose publique ; justice équitable pour tous et non cette parodie de justice qui contraint les peuples aux soupirs de la désespérance.”
Cette chronique qui, par moment, fait appel à des exemples outre-atlantiques pour les confronter aux expériences de chez nous, est pavée de détails explicatifs sur des faits et événements dont la seule évocation ne permet pas forcement au lecteur d’être situé.
Tripatouillage dans les Constitutions, népotisme, débats oiseux au sein des parlements, corruption, gabegie et autres détournements, les “jeunes démocraties” africaines sont présentées dans leur plus simple appareil. Réalités affligeantes d’une Afrique qui cherche sa voie dans un monde qui évolue à la vitesse du son. Dans cet imbroglio socio-politique, Sawadogo regrette la position des contre-pouvoirs possibles. “Il n’y a presque pas de mouvement d’intellectuels qui surmontent les clivages idéologiques ou partisans pour s’opposer aux tenants du pouvoir éternel.” A bon entendeur salut !

Ludovic O Kibora (L’Evènement du 140 du 25 Mai 2008  http://www.evenement-bf.net)

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