Nous continuons la publication des articles de Mohamed Maïga, journaliste d’Afrique Asie, proche de Thomas Sankara qui a publié de nombreux articles de décembre 1982 à décembre 1983, la période de préparation de la Révolution et les premiers mois de la Présidence de Thomas Sankara. Ce reportage qui précède une longue interview de Jean Baptiste Ouedraogo, Président du CSP (Comité du salut du peuple) a été publié le 20 décembre 1982. Un mois après le coup d’État qui a renversé le CMRPN (Comité militaire pour le redressement et le progrès national) qui avait été accueilli avec un espoir de changements puis avait déçu, notamment à cause de la répression contre les syndicats. Pour situer ces évènements dans l’histoire de la Haute Volta qui deviendra le Burkina, vous pouvez consulter la chronologie à https://www.thomassankara.net/chronologie/. Cet article a été retranscrit par Adama Ouedraogo, membre de l’équipe du site. Vous trouverez l’ensemble des articles de Mohamed Maïga à https://www.thomassankara.net/?s=Mohamed+Ma%C3%AFga

La rédaction


Jean-Baptiste Ouedraogo : « A l’écoute de notre peuple »

Par Mohamed Maïga

Ce jour-là, une ambiance « bon enfant » règne à l’intérieur de l’immense camp militaire du régiment interarmes d’appui (BIA), état-major des forces armées voltaïques. Le doux soleil de la saison « fraîche » s’y prête. Un gros magnétophone, pas tout à fait neuf hurle « Get Ready » (titre de circonstance !), un tube des années 1970 qui fit sortir Rare Earth, un groupe musical américain sorti de l’anonymat. Un jeune soldat, sanglé dans un uniforme de para-commando, exécute une gigue des plus réussies, pendant que ses  camarades sont absorbés dans un jeu de dames. Mon irruption dans ce monde particulier ne les dérange nullement. Je suis même accueilli avec une extrême hospitalité : j’étais (presque) devenu familier du RIA. « Bien me dit le lieutenant chargé des questions administrative, du lieu, il faudrait qu’on trouve un véhicule pour vous emmener voir le président ». La jeep poussive de l’armée voltaïque ne démarre qu’après que chacun de nous y a mis du sien en poussant de toutes ses forces. Puis j’arrive au fond de la vaste enceinte, au milieu de blindés légers, de véhicules de transport de troupes, d’automitrailleuses et de soldats plus curieux qu’étonnés de la présence d’un civil dans leur monde. Rapidement, on m’introduit dans une vaste pièce au mobilier primaire.

Ils sont tous là, les principaux tombeurs du colonel Saye Zerbo et de son C. M. R. P. N. : les capitaines Thomas Sankara, énigmatique en dépit de son large sourire et de ses grands yeux claires ; Blaise Compaoré, haut de ses cent-quatre-vingt-dix centimètres, un poignard de commando à la hanche ; le chef de bataillon Boukary Jean Baptiste, secrétaire général du C. S. P. – donc le deuxième personnage de l’État – un intellectuel alerte, représentant de cette nouvelle génération d’officiers en rupture avec les schémas des armées néocoloniales africaines. Il vient d’être élu, haut la main, à son actuel poste par soixante-dix-neuf voix alors que son concurrent immédiat n’en avait obtenu que dix-huit… Il y avait aussi un grand  nombre de simples soldats : ceux-là mêmes qui ont contraint les officiers à déposer Saye Zerbo et ses colonels. Il y avait surtout le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, le président du Conseil du salut du peuple, chef de l’État. Un visage étonnamment jeune, l’air serein malgré les lourdes tâches qui lui échoient depuis le 7 novembre 1982. Taille au-dessus de la moyenne, voix claire et débit plutôt posé, le nouveau président voltaïque est rentré de France il y a seulement dix-huit mois, au terme d’un stage réussi dans des écoles de médecine françaises. Il a retrouvé, en Haute- Volta, une situation socio-économique révoltante. Médecin de l’armée nationale, Jean-Baptiste Ouédraogo s’élevait souvent contre le peu de cas que faisait l’ancien gouvernement des droits de l’homme : il a, plus d’une fois, dénoncé les conditions de détention de l’ancien général-président Sangoulé Lamizana, dont il était le médecin traitant. De même, il s’est souvent opposé à Saye Zerbo, et ce, sur des problèmes politiques de fond.

Ce 27 novembre, quand il me reçoit au R.I.A., le nouveau président ne manque pas de motifs de satisfaction. Son premier gouvernement vient de voir le jour vingt-quatre heures plus tôt le C.S.P. était créé, au terme de longues nuits et d’interminables journées de discussions, parfois des plus vives, entre les cent trente membres du mystérieux C.P.S.P. (Conseil provisoire du salut du peuple), dissous aussitôt que le C.S.P. a été créé.

« On ne gratte pas une montagne avec une cuillère », dit-on en Haute-Volta. Le nouveau président, son gouvernement et le mouvement des forces armées devront résoudre les immenses problèmes auxquels leur peuple est confronté. Les cadres, pour ce faire, sont tracés. Afrique-Asie a voulu en savoir plus sur l’un des pouvoirs les plus mystérieux de l’Afrique d’aujourd’hui. Le président Ouedraogo, dans cette interview exclusive, a levé un coin du voile.

Plus d’un mois après la prise du pouvoir par les jeunes officiers et la troupe, on continue à se poser des questions sur l’orientation politique du Conseil du salut du peuple (C.S.P.).

Mohamed Maïga


Interview

JEAN-BAPTISTE OUEDRAOGO. – C’est exact mais nous croyons qu’un certain nombre de réponses ont été, depuis lors, apportées aux différentes interrogations. Ce que je voudrais souligner, c’est que le point saillant de notre action, à l’heure actuelle, est le cheminement vers une vie constitutionnelle normale. Il s’agit avant tout d’un processus de démocratisation pour lequel nous œuvrerons à un niveau très différent de tout ce que nous avons connu jusqu’ici. Je vous rappelle brièvement les grandes lignes de cette orientation: la réorganisation des forces armées voltaïques et de l’appareil étatique l’instauration d’une justice sociale véritable; la garantie des libertés individuelles et collectives dans le respect des droits de l’homme; la promotion d’un développement économique, social et culturel enfin, le cheminement vers une vie constitutionnelle normale. Voilà, brièvement résumées, les grandes orientations du pouvoir symbolisé par le Conseil du salut du peuple. Quant à une orientation idéologique définitive,  elle ne peut être le fait des seules forces armées nationales. Elle concernera le peuple voltaïque dans son ensemble.

Vous avez formé, le 26 novembre 1982, votre premier gouvernement. Il est essentiellement composé de jeunes gestionnaires, peu connus du grand public. Quelles raisons ont présidé à ce choix d’hommes neufs?

J.-B.O. Les raisons en sont fort simples. Nous avons d’abord voulu rompre avec cette tradition qui veut que, dans ce pays, il y ait des hommes indispensables. Nous estimons qu’il ne manque pas de cadres de valeur et que le Voltaïque, à tous les niveaux, peut rendre des services inestimables à sa nation. Il y avait des hommes de valeur qui travaillaient dans l’anonymat. Nous croyons que les membres du nouveau gouvernement sont de ceux-là. Si tous, au gouvernement et ailleurs, donnons le meilleur de nous-mêmes, nous parviendrons, j’en suis sûr, à sortir la Haute-Volta de son marasme actuel.

Pour beaucoup d’observateurs, il semble que les éléments généralement appelés progressistes soient le fer de lance du mouvement des forces armées. Cependant, ils restent relativement discrets. Pourquoi? Y a-t-il là un souci de discipline militaire? Cherche-t-on une voie politique? Et surtout, comment faire cohabiter diverses tendances dans un tel mouvement?

J-B.O. Dans ce genre de mouvement, il est tout à fait normal, naturel même que plusieurs tendances se soient retrouvées. Auquel cas une tendance progressiste peut et doit cohabiter avec d’autres courants. La discrétion que vous évoquez n’est pas liée à un souci de hiérarchie, de discipline, mais au contraire au fait que, pour l’instant, le mouvement, qui part de la base, rassemble le maximum de personnes avec toutes leurs aspirations. Plus tard se dessineront des lignes plus claires qui seront le résultat de larges débats, des engagements de tout mouvement. Alors seulement on pourra dire que telle ou telle tendance se sera démarquée.

Si, effectivement, c’est un processus de changement tel que vous le décrivez qui est engagé, comment le Conseil du salut du peuple entend-il le diriger dans un pays comme le vôtre, dans lequel les forces conservatrices et traditionnelles sont encore très puissantes?

J-B.O.  Les orientations majeures ont été décrites tout à l’heure. Il s’agit pour nous d’arriver à engager un processus démocratique au niveau des masses voltaïques. Toutes les forces qui peuvent y contribuer trouveront leur place à côté de notre mouvement. Toutes les forces qui s’y opposeront seront Combattues.

A ce titre, quelles seront vos priorités : la réorganisation des structures de l’Etat ou la gestion des affaires gouvernementales?

J.-B.O.  Il n’y a pas à établir de hiérarchie entre les deux mais, bien entendu, nous allons mettre l’accent sur la réorganisation des structures politiques et étatiques du pays. Nous croyons que, si cela est fait, le reste suivra assez facilement. Nous avons dit tout à l’heure que c’est un processus vers une véritable démocratisation. A ce stade-là, il convient de réorganiser la nation à tous les niveaux, compte tenu du fait que les expériences du passé ont tourné court. Pour ce faire, nous avons déjà commencé à notre niveau, c’est-à-dire au niveau des forces armées. Le reste suivra.

Alors, quel type de relations sera établi entre l’organe de conception qu’est le C.S.P. et l’exécutif, le gouvernement?

J.-B.O. Comme partout dans le monde, le gouvernement va jouer son rôle d’exécutif et l’organe de conception va concevoir les grandes lignes de la politique du pays. Il n’y a pas de raison pour qu’il n’en soit pas ainsi et nous ne pensons pas que la machine grincera, comme c’était le cas sous le régime précédent. Les rôles seront définis afin d’éviter la multiplicité, la pléthore des centres de décision et des << instances suprêmes>> de nos prédécesseurs.

Certains secteurs de la classe politique voltaïque s’inquiètent d’ores et déjà du sort de la pluralité politique, déjà annihilée par l’ex-C.M.R.P.N. Considérez-vous que le multipartisme voltaïque a échoué, ou, en le réintroduisant, ne risque-t-on pas de réveiller les luttes de personnes, la confusion et la tendance au régionalisme qui, par le passé, ont dominé l’activité politique?

J.-B.O. Vous posez là une question très importante, Et, compte tenu de ce passé récent, nous allons travailler d’arrache-pied à l’élaboration d’une constitution qui garantirait justement certaines limites. A ce moment, c’est-à-dire quand la clarification institutionnelle aura été réalisée grâce à une constitution rigoureuse, nous pourrons mieux veiller au respect des libertés politiques, au besoin en canalisant les forces politiques. Et il y aura certainement beaucoup moins de problèmes que par le passé!

Vous avez récemment promis le retour à une vie constitutionnelle normale dans deux ans. Ailleurs, l’expérience a prouvé que ce délai est court pour réorganiser un pays comme la Haute-Volta, dans lequel tout est à faire ou à refaire. D’autant plus qu’en cas d’échec économique, on vous en rendra responsable. Si nécessaire, l’expérience actuelle durera-t-elle plus de deux ans ?

J.-B. O. Nous pensons que l’échéance de deux ans est tout à fait suffisante pour doter la Haute-Volta de structures qui puissent régir les affaires du pays. Bien entendu, nous en serons les artisans, mais l’exécution tiendra compte de l’apport des populations, de la disponibilité et de la disposition de chacun, à quelque niveau que ce soit. Nous pensons sincèrement qu’un délai de deux ans, si nous nous mettons ardemment au travail, est suffisant pour la réalisation de ces indispensables structures de base.

Dans les faits, quels objectifs espérez-vous atteindre d’ici là?

J.-B. O. Ce sont les objectifs définis au début de cet entretien. Pour y parvenir, nous allons travailler en nous fondant sur certains principes: la rigueur, la sincérité, la discrétion et, surtout, nous allons éviter de tomber dans le piège de l’affiliation à un parti politique.

Vous parliez récemment d’instaurer ici une « justice sociale véritable ». Qu’entendez-vous précisément par ce terme ?

J.-B.O. Nous entendons essentiellement par là œuvrer pour le bien-être de la majorité des Voltaïques, de cette majorité qui est déshéritée. En clair, nous aurons à entreprendre des actions en faveur des masses voltaïques, qui, plus que par le passé, seront associées à la vie et à l’action de la nation, et pas seulement en tant qu’occasionnels « électeurs » de causes et de programmes mal définis, sinon inexistants. Cette justice sociale véritable, c’est surtout celle qui favorise et s’adresse à la majorité de masses voltaïques.

Quels secteurs du peuple voltaïque auront la priorité de vos préoccupations Seront-ce les ruraux ou les travailleurs urbains ?

J.-B.O. Œuvrer à la justice sociale, c’est s’intéresser avant tout au grand nombre, aux masses populaires. C’est-à-dire que les paysans, les éleveurs et l’ensemble des travailleurs seront au centre de nos préoccupations.

A l’étranger, on a parfois comparé le C.S.P au mouvement des sous-officiers du ghanéen Jerry Rawlings, parfois à celui du libérien Samuel Doe, voire au conseil militaire suprême de Seyni Kountché au Niger. Que pensez-vous de ces comparaisons?

J.-B.O.  Nous pensons que tous ces pays ont leurs problèmes et que la Haute-Volta a les siens. Nous avons une voie qui est la nôtre et nous  avons choisi une bonne voie pour notre peuple. Nous espérons qu’un jour, l’on pourra comparer d’autres pouvoirs à celui de la Haute-Volta.

L’arrivée de la troupe au pouvoir à Ouagadougou a inquiété plusieurs de nos voisins. Estimez-vous que ces inquiétudes sont injustifiées? Au-delà, quelles significations pouvez-vous donner aux fréquents coups d’État de la troupe?

J.-B.O. L’arrivée de la troupe au pouvoir ne devrait inquiéter personne. Bien au contraire, nous pensons qu’elle devrait réjouir les Africains qui se lient aux masses. Cette arrivée des sous-officiers et des jeunes officiers au pouvoir politique dénote un changement profond dans les armées postcoloniales africaines. Elle marque aussi la prise de conscience aux bas échelons, de la nécessité de vivre la vie et la réalité des masses africaines. Aussi les tabous et les vérités qui avaient jusque-là cours ont-ils été, çà et là, bousculés ou légèrement menacés. Nous entendons entretenir, avec tous nos voisins, des rapports de bon voisinage dans la mesure où tous les peuples aspirent aux mêmes objectifs. Mais nous entendons également, chez nous, laisser la voix du peuple s’exprimer par l’intermédiaire de ses meilleurs représentants, que ce soit dans l’armée ou dans le secteur civil, si l’on doit faire la distinction.

Lors de votre conférence de presse du 18 novembre, vous n’avez pas voulu vous étendre sur un sujet qui, il est vrai, est brûlant et délicat. Il s’agit du différend frontalier entre la Haute-Volta et le Mali. Pourriez-vous nous définir l’état des relations entre les deux pays, et par quels moyens entendez-vous résoudre ce différend?

J.-B.O-  On fait beaucoup de bruit à propos de ce différend frontalier qui existerait entre la Haute-Volta et le Mali. Une chose est certaine: les populations voltaïque et malienne qui sont très liées, n’aspirent qu’à vivre en paix. C’est un principe sacré et vécu de deux peuples qui  sont liés par l’histoire, la géographie et de multiples autres attaches. Nous ne voyons vraiment pas la raison de ce différend frontalier. C’est un problème peut-être artificiel. Un fait est là: nous ne suivrons que la voix de nos peuples et, autant que je le sache, on n’entend pas le peuple malien clamer ce différend, encore moins le peuple voltaïque. Tout ce qui est « brodé » autour a peut-être pour but de nous détourner de nos véritables objectifs. Nous comptons, en Haute-Volta, écouter la voix de notre peuple et nous n’aurons jamais d’autre aspiration que de vivre en bons termes, pacifiques et fraternels, avec tous nos voisins, qu’ils soient maliens, nigériens, ivoiriens ou autres. Ce sera la base de notre action future.

Afin de résoudre définitivement ce conflit, y aurait-il une initiative que vous aimeriez voir prise par le pouvoir malien?

J.-B.O- Oui, toute initiative allant dans le sens de la coexistence pacifique et du renforcement des liens fraternels bilatéraux sera la bienvenue, davantage encore si elle vient du côté malien.

C’est un langage nouveau que vous tenez par rapport à vos prédécesseurs immédiats.

J.B.O-  Eh bien oui, et c’est tout à fait normal. Notre pouvoir n’a rien de comparable avec le C.M.R.P.N. Nous n’avons pas non plus l’intention de nous servir du conflit artificiel entre la Haute-Volta et le Mali pour nous créer une certaine popularité ou pour résoudre des problèmes et nous faire soutenir de l’intérieur. Pour cela, nous n’avons pas besoin de conflit.

Vous seriez donc disposés, contrairement au C.M.R.P.N., à dissocier la résolution de ce conflit frontalier avec l’entrée du Mali dans l’Union monétaire ouest-africaine…

J.-B.O-  C’est une question dont la réponse est à chercher dans la position de nos peuples et en fonction de leurs intérêts communs.

On a beaucoup remarqué la prudence dont la diplomatie de votre pays a fait preuve lors du dix-neuvième sommet de l’O.U.A., qui n’a pu se tenir à Tripoli…

J.B.O.- Nous avons compris l’importance de ce dix-neuvième sommet; nous sommes membres fondateurs de l’O.U.A. La maladie actuelle de l’Organisation nous préoccupe, et nous avons voulu nous associer à toutes les forces qui cherchent à remédier à la crise actuelle de l’O.U.A. C’est dans cet esprit que nous sommes partis pour Tripoli.

Comment jugez-vous l’échec de Tripoli? Estimez-vous que l’avenir de l’O.U.A. est menacé?

J.B.O.- La crise actuelle est à mettre en rapport avec les luttes d’intérêts pour notre continent, à travers les États africains. Ce sont des puissances extérieures à l’Afrique qui manipulent certains États, si bien que des positions sont adoptées sans tenir compte des intérêts véritables de nos peuples. A ce titre, il est normal que l’O.U.A. soit malade.

A cause de l’histoire, la France a toujours occupé une place privilégiée dans la vie de ses anciennes colonies d’Afrique, donc en Haute-Volta. Constatez-vous une différence dans le style et dans le fond de la coopération depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir en France? La coopération est- elle plus aisée avec une France de gauche qu’avec celle de droite?

J.B.O.- Je dirai que la France de gauche adopte une démarche vers une plus grande compréhension des problèmes africains et du tiers monde en général. Nous espérons, et sommes convaincus, qu’avec une France socialiste, beaucoup de problèmes pourraient être entendus et traités dans le sens d’une saine coopération, des intérêts libéraux et surtout pour l’essor de nos États, une coopération débarrassée des complexes de naguère. Je dois dire que la France, de quelque bord qu’elle soit, socialiste ou non, ne peut écouter les intérêts du peuple français et mépriser ceux des masses populaires africaines.

Propos recueillis par Mohamed Maïga

Source : Afrique Asie N°285 du 20 décembre 1982

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