La France et le Sarkosaure

Dr Serge-Nicolas NZI

Le marigot politique franco-africain, vient de s’enrichir d’un reptile de l’air secondaire, c’est le Sarkosaure, il est né de sa proximité avec le chiracosaure, Jacques Chirac, que nous avons déjà décrit comme un animal politique, foncièrement prédateur, qui tue ou trahi pour survivre.

Son parcours est jonché de cadavres ambulants. Il a vécu sur la terre ferme et dans les eaux troubles de la vie politique française en empruntant les nuisances de son congénère d’Afrique et d’Amérique latine. Le dictatosaure qui a été bien incarné par le défunt agent de la CIA, le maréchal d’opérette Joseph-Désiré Mobutu.

Le petit sarkosaure, lui est un animal politique de la famille des dinosaures, dont l’origine se situe vraisemblablement en Europe de l’est. Selon les paléontologues du sarkoland ses traces les plus anciennes se retrouvent dans le village d’Alattyan à 92 km de Boudapest dans la Hongrie actuelle.

Le petit sarkosaure a tiré une grande leçon de sa proximité avec le chiracosaure. Il a ainsi développer comme lui des anticorps nécessaires pour survivre dans la jungle politique française. C’est pourquoi Il est foncièrement cynique, arrogant, bourré de certitudes, très rempli de lui même et suffisant. Ce qui fait de lui une bête politique et un dangereux prédateur.

En réalité, comme les intégristes religieux, il entretien le culte de la France, son sarkoland, qu’il dit affectionner avec passion et se montre donc plus patriote que les français de souche. Il n’a pas manqué de pourfendre tout esprit de repentance, ce qui est une provocation à l’endroit des peuples qui ont vécus dans leur chaire l’occupation française et ceux qui ont été livrés pieds et points liés à la gestapo Allemande par l’Etat français.

N’évoquons même pas ici l’esclavage et ses marchands qui sont aujourd’hui réhabilités et sublimés par une presse sarkozyenne qui célèbre au champagne, le Napoléon des temps nouveaux qui, arrive comme Zorro pour sortir la France de l’abîme.

Les communautés étrangères vivants dans le sarkoland, vont être confrontés dans un avenir très proche à un combat difficile contre l’offensive réactionnaire que prépare le sarkosaure. Le mépris souverain de l’histoire comme formule politique, est du négationnisme pure et simple. En cela Sarkozy Nagy-Bocsa rejoint cette loi toujours en vigueur en France , celle du 25 février 2005, qui exprime le caractère positif de la colonisation française.

Devant un étalage aussi cynique d’arrogance, même un animal se poserait la questions de savoir : l’œuvre coloniale a été positive pour qui ? Le colonialisme a-t-il été seulement positive ? Le colonialisme français n’est-il pas coupable de crime contre l’humanité, de génocide, de racisme, de massacres, de négation des autres cultures et de domination des autres peuples ?

Le paternalisme est-il positif ? En définitive, quelle est la signification du terme « positif » ? selon nous et de manière très générale, est positif tout élément ayant apporté un mieux, un bénéfice, un progrès. Seul un parlement déserté par l’intelligence peut tomber dans une telle médiocrité et voter une loi aussi stupide et insultante pour les peuples qui ont vécu dans leur chaire la méchanceté criminelle du colonialisme français.

Pendant des années nous fumes de ceux qui ont combattus passionnément la Francophonie et surtout les ministères et institutions africaines se rapportant à cette idiotie et cette chose insignifiante très éloignés des préoccupations de nos populations. Alors que le paludisme fait des ravages énormes dans nos populations, que l’eau nous fait défaut, sans parler du développement rural qui est relégué au calendre grec, il y a des ministères de la francophonie à tous les coins de rues Dans nos malheureux pays africains.

Pendant longtemps nous avons été combattus par nos frère de sang, qui croyaient encore dans leurs rêves que la France est porteuse de cette vieille devise faite pour les frontons de mairie et d’écoles primaires, liberté, égalité, fraternité.

Demandez à un breton s’il se sent égale et surtout frère avec un réunionnais, un corse, un antillais ou avec un calédonien ? et vous comprendrez tout de suite que porter le flambeau de la liberté, de la fraternité et de l’égalité, c’est pour les sarkozystes rabaisser la France et pire encore, c’est ne pas aimer la France.

<< Je vais rendre aux français la fierté de la France. Je vais en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine de l’autre. >> nous avons entendu ces paroles durant cette campagne sans que cela n’offusque la France bien pensante et même la presse totalement à plat ventre léchant goulûment les bottes du sarkosaure.

Les français d’origine africaine vivent en France dans une situation d’apartheid sans que cela ne choque la presse de matamores aujourd’hui couché les jambes en l’air devant les grands groupes industriels et financiers comme Bouygues, Bolloré, Pinault et autres Lagardère. Qui ont été cités sur une plage de Malte par le petit Sarkosaure en personne.

Le malaise social et la stigmatisation des jeunes de banlieues, le rejet social, les injustices et la discrimination raciale, le sarkosaure comme Mobutu, il s’en fou éperdument. Être fort pour lui, c’est écrasé les plus faible.

La question fondamentale que les africains qui ont toujours refusés le pain amer de la compromission se posent est de savoir si avec de telles paroles on peut venir à bout de la paupérisation continue et scandaleuse du continent Africain. De toute façon le sarkosaure à lancé un appel fraternel à tous les africains pour leur dire qu’il veut les aider à vaincre la maladie, la famine, la pauvreté et à vivre en paix.

Il veut aussi lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et les dictatures, à tous les enfants et toutes les femmes martyrisés dans le monde , il veut leur dire que la France sera à leur côtés, qu’ils peuvent compter sur elle. A croire le sarkosaure, le temps ou les rebelles ivoiriens étaient reçus à Paris avec les honneurs, c’est du passé.

Mesdames et Messieurs, chers frères et sœurs des communautés du tiers monde, si Ségolène, Royal, François Bayrou ou même Jean-Marie LEPEN avaient prononcé de telles propos, nous aurons crus volontiers à ce discours. Mais nous connaissons bien la France, son passé et son sarkosaure actuel.

De la France, les africains n’ont récolté que la trahison, la combine, le mépris, l’humiliation, l’arrogance, l’arbitraire, la mort et le non respect de la parole donnée. Nous sommes ici dans une civilisation où la tradition orale occupe une place de choix, pour un africain la parole donnée compte beaucoup plus qu’un contrat devant un notaire européen.

Toute notre histoire et la souffrance de nos peuples nous invitent à rejeter le sarkosaure que nous considérons comme un petit bonimenteur, car il se dit héritier du général De Gaulle. Il faudrait lui rappeler qu’à Brazzaville le 30 janvier 1944. Le Mot indépendance ne figurait nul part dans le discours gaullien.

Et quand notre frère le président Ahmed Sékou Touré, apostrophe le général de Gaulle, l’homme du 18 juin, le porteur de la croix de Loraine en disant clairement ce que pensent tous les africains. C’est un scandale pour les français bien pensant ce matin du 25 août 1958 :

<< Nous ne renonçons pas et nous ne renoncerons jamais à notre droit légitime et naturel à l’indépendance. Car nous entendons exercer pleinement ce droit, le projet de constitution ne doit pas s’enfermer dans la logique du régime colonial >>. Puis il ajoute comme pour enfoncer l’estocade.

<< Nous sommes africains et nos territoires ne sauraient être une partie de la France. La qualité ou plutôt la nouvelle nature des rapports entre la France et ses anciennes colonies devra être déterminer sans duperie. En disant Non de manière catégorique à tout aménagement du régime colonial et à tout esprit paternaliste, nous entendons ainsi sauver dans le temps et l’espace les engagements qui seront conclus par la nouvelle communauté franco-africaine.>>

En 1960 De Gaulle déjà confronté à la Guerre d’Algérie, concède l’indépendance aux colonies françaises d’Afrique, puis charge en sous main le sinistre Jacques Foccart d’une entreprise criminelle, celle de vider cette indépendance de son contenu à travers les fameux accords de coopération qui sont en réalité des accords de dépendance qui lient nos pays pieds et points à la France néocoloniale à travers des dictatosaures mis en place par le palais de l’Elysée situé au 55 de la rue du Faubourg Saint Honoré dans le VIIIe arrondissement parisien.

Ne parlons même pas de Pompidou et du coup d’Etat qui renversa le président Hamani Diori du Niger, qui voulait simplement vendre l’uranium de son pays aux acheteurs Canadiens qui lui proposaient un prix meilleur que la France. De Giscard d’Estaing nous n’oublierons pas les gros diamants qu’il a reçu de Bokassa.

Cela nous fait comprendre que la classe politique Française, est plus préoccupée par le profit et l’appât du gain facile. Les parties de chasse aux gros gibiers en Centre Afrique, et un territoire de chasse privé du président français, dans un pays africain indépendant est une insulte à l’intelligence et nous fait dire ici, que Giscard d’Estaing est bien diplômé de l’école polytechnique et de l’ENA, mais dans la réalité, c’est un piètre homme politique.

De François Mitterrand nous retenons son fameux discours de Cancun plein de promesses et l’implication de la France dans l’immense génocide rwandais, que le négationnisme français s’acharne aujourd’hui à rejeter exactement comme dans les années 1950, quand ce pays s’acharnait à nier les évidences algériennes.

De Jacques Chirac, nous retenons, la destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne et la tuerie sanglante digne de la France néocoloniale perpétré par l’armée française devant l’Hôtel Ivoire à Abidjan en novembre 2004. voilà la réalité chiraquienne et la coopération franco-africaine, véritable mariage du cheval et du cavalier, un plat réchauffé que le sarkosaure veut nous servir comme menu du jour.

Alors les discours pompeux du petit sarkosaure qui a contourné et lâché le chiracosaure en rase campagne, pour s’emparer de l’UMP et devenir le représentant de la droite anti-repentance à l’Elysée, nous laisse le goût amer des futurs souffrances pour nos peuples africains qui seront sacrifiés sur l’autel des intérêts et des bonnes intentions qui n’engagent même pas leurs auteurs.

L’expérience nous enseigne que les actes du début d’un mandat, présage déjà la fin du mandat. En Afrique l’arrestation et l’assassinat de notre frère Patrice Emery Lumumba, le chef du Mouvement national congolais, par les service de sécurité de Mobutu et la rébellion katangaise, nous laissait présager de la douloureuse fin du Dictatosaure Mobutu.

L’humiliation et la mort le 16 mai 1977 du premier président Malien Modibo Keita en prison, a fait aussi de son successeur le générale Moussa Traoré, la victime aussi d’un coup d’Etat le 26 mars 1991, qui lui ont fait goûter les délices de la prison.

La mort tragique de notre frère Thomas Sankara nous fait dire ici que ses assassins connaîtrons un sort comparable, s’ils pensent mourir tranquillement dans leur lit, ils se trompent, car l’histoire est dans le domaine des sciences humaines, la seule discipline qui obéi à des lois non écrite. Elle suit sa propre logique, qui est fondamentalement différente des mathématiques ou de la biologie.

De même qu’un chien s’assoit toujours sur sa queue, l’Elysée cherchera toujours à placer à la tête de nos pays africains des chefs d’Etats favorables aux intérêts des grands groupes industriels français de l’énergie, du bâtiments, des travaux publics, du transport ferroviaire, maritime, aérien, des mines, du pétrole, des télécommunications et du secteur bancaires, qui sont pour la plupart en situation de monopole dans nos pays africains.

Nous voulons clairement briser ces monopoles incompatibles avec l’indépendance nationale, la mondialisation et la réalité marchande de notre temps qui veut qu’on s’adresse au plus offrant pour la vente de nos produits. Si les français sur ce terrain sont incapables de faire mieux que les japonais, les chinois, les canadiens, les Américains, les italiens et autres allemands, c’est leurs problèmes et non plus à nous de les suivre dans les voies sans horizon qu’ils nous proposent.

La France c’est-à-dire le sarkoland voudrait toujours tenir en laisse une horde d’africains qui valorisent ses bienfaits et lui sert de monnaie d’échange dans les rencontres internationales, pour mieux vendre la piteuse diplomatie française qui a tenté sous le chiracosaure d’utiliser l’ONU pour suspendre la constitution ivoirienne afin d’affaiblir le président ivoirien Laurent Gbagbo et faire la part belle à une rébellion qu’elle a orchestrée en Côte d’Ivoire.

Les images des soldats français pillards des agences bancaires de la zone occupée par la rébellion ivoirienne nous montre le visage pitoyable de la France, pays opportuniste, prêt à toutes les combines et autres spoliations, qui agit en Afrique comme un petit boutiquier de campagne, plus préoccupé par ses petits intérêts égoïstes, mesquins, partisans, partiels et parcellaires .

Il faut se réveiller et mener frontalement le combat essentiel qui a pour but de détacher notre continent de la remorque française. L’Afrique peu organiser sa propre activité de production et vivre librement sans la France comme vampire à son cou, toujours prête a sucer le sang, la sueur et le labeur de nos malheureux peuples africains.

Nous voulons la fin des connivences mafieuses entre la classe politique française, les milieux d’affaires français et les dictatures africaines, prédatrices et malfaisantes. Nous voulons la fin du statut quo et le la souillure néocoloniale française.

L’expérience douloureuse de la Côte d’Ivoire actuelle, nous amène à notre tour à lancer un appel à la France sarkozyenne, et aux multinationales françaises de nous rendre un seul et unique service en s’abstenant simplement de choisir à notre place celui qui doit diriger nos pays africains.

Les félicitations de Jacques Chirac au togolais Faure Gnassingbé alors que le dépouillement du scrutin présidentiel était en cour est une forfaiture indigne du pays qui se gargarise d’être la patrie des droits humains. N’évoquons même pas ici les gros prêts avec intérêts accordés par la France à ses dictatures habituelles.

Ces sommes disparaissent ensuite dans la nature avant d’atterrir sur les comptes des parties politiques français, cela restent dans nos esprits comme des actes criminelles sans nom. De l’affaire du carrefour du développement en passant par l’affaire Elf, les turpitudes françaises sont légions.

N’oublions pas surtout que ces sommes constituent aujourd’hui encore une part importante de la dette de nos pays africains de l’espace dit francophone. Curieuse situation dans laquelle des peuples entier se retrouvent ainsi dans la situation injuste et inacceptable de travailler pour payer sur plusieurs générations, des sommes dont-ils n’ont jamais vu la couleur.

Ainsi Par la faute de la malfaisance française et de ses alliances avec les dictatures pourries, hautaines et médiocres nous sommes aujourd’hui humiliés et condamnés à être au bord de la route sous la pluie devant les regards méprisants des autres. Combien de temps encore cette arnaque va t-elle durée ? vous comprenez donc notre scepticisme face au champagne de l’amnésie de la repentance qu’un petit bonimenteur de service veut nous servir au soir d’une victoire électorale.

Être utile à l’Afrique aujourd’hui, c’est nous aider à extirper cette tumeur malfaisante qui a anéantie durablement le progrès social et démocratique de nos malheureuses populations africaines. Aux africains proches du sarkosaures, qui ont mené campagne tambour battant pour son triomphe, nous leur disons clairement ici que : s’ils pensent que le lion deviendra végétarien par amitié pour les gazelles et les antilopes, c’est qu’ils n’ont rien compris de la vie.

Voilà pourquoi nous disons souvent à nos amis français d’apprendre à se regarder en face avant de jouer aux donneurs de leçons de par le monde. Rien n’est en effet plus urgent que la révolution des regards qui sont tournés vers l’Afrique, mais aussi vers la France qui doit sortir du paternalisme et des systèmes de prédations qui régissent encore les relations franco africaines.

C’est parce que nous croyons profondément au triomphe du bien sur le mal que nous voulons sincèrement une politique de coopération internationale rompant avec les alliances impérialistes et rejetant toutes subordinations de nos pays au mercantilisme néo-colonial français, avec ses barbouzes, ses réseaux occultes de corruption, ses mercenaires, ses combines et ses autres instruments d’intimidations et de morts.

Un tel changement de cap sera bénéfique à la France et lui donnera plus de poids et de crédibilité dans les relations internationales nous permettant de dire qu’elle a humanisé le gaullisme criminel d’hier pour fonder la confiance et l’amitié nécessaires avec les africains pour affronter les temps nouveaux comme l’écrivait si bien notre frère le poète président Léopold Sédar Senghor :

« Mille peuples et mille langues ont pris langue avec ta foi rouge Voilà que le feu qui te consume embrase le désert et la brousse Voilà que l’Afrique se dresse, la noire et la brune sa sœur, L’Afrique s’est fait acier blanc, l’Afrique s’est fait hostie noire Pour que vive l’espoir de l’homme ? »

Dr Serge-Nicolas NZI

Chercheur en communication Directeur du Centre Africain d’Etudes Stratégiques CP. 66 VEZIA CH-6943 SUISSE Phone. 004179.246.53.53

1 COMMENTAIRE

  1. Merci, Monsieur !

    j’appreciais beaucoup le President Sankara. J’ai beaucoup appris sur cet homme admirable, que la fange mondiale n’a pas aime, parce qu’il leur donnait des lecons de droiture, d’integrite et d’amour et de respect pour son peuple.

    Puissions-nous avoir de tels hommes. Je sais qu’ils existent mais la ‘fange’ les surveille et leur fait obstacle.

    Merci, Monsieur !

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