La justice militaire a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ex. président Compaoré pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lots du coup d’Etat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. Ce dernier est inculpé d’assassinat, d’attentat et de recel de cadavres. Des anciens soldats de l’ex. Régiment de sécurité présidentiel (RSP) sont également inculpé et détenus à la prison militaire. Mi-octobre 2015, les résultats d’une autopsie avaient révélé que la dépouille du président Thomas Sankara était « criblée » de balles. (Le Pays, n°4536 du mardi 22 décembre 2015, p.7)

Le problème, s’il en était un, dans cette épisode de l’affaire Thomas Sankara, c’est qu’il n’y a « pas eu d’ADN détectable » d’après les conclusions de l’expertise scientifique. Confie maître Bénéwendé Sankara, avocat de la partie civile, qui rapporte les résultats des tests ADN livrés par le juge d’instruction. Et d’ajouter que le laboratoire de police de Marseille, un laboratoire de référence en ce qui concerne la matière, a travaillé conformément aux normes internationales. Toutefois, souligne Bénéwendé Sankara, « il faut retenir que cela ne fait pas obstacle à la procédure judiciaire. » En plus, explique-t-il, la famille de Thomas Sankara qui a demandé l’expertise dispose de 15 jours à compter de la prise de connaissance de ces résultats, si elle souhaitait, faire une contre-expertise ou des compléments d’expertise. (Le quotidien N°1536 du mardi 22 décembre 2015)

Réagissant au mandat d’arrêt lancé contre Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014, l’épouse de l’ex. chef d’Etat Mariam Sankara a souhaité que le président Alassane Dramane Ouattara réponde « positivement » à la demande de la justice burkinabè. « Je pense que les autorités ivoiriennes ne cautionnent pas l’impunité, elles ne vont pas continuer à garder monsieur Compaoré. » Elle affirme ainsi qu’elle attend la vérité.

Analysant l’état d’avancement du dossier, l’Observateur Paalga cite les actes posés par le président de la transition Michel Kafando et estime que ce mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré est une prison pour le nouveau président Roch Marc Christian Kaboré. Pour ce journal, « Michel Kafando a fini le boulot avec ses promesses tenues » : exhumation de tombe, ouverture et instruction du dossier, autopsie, Test ADN, inculpations du général Gilbert Diendiéré pour complicité d’assassinat du Héro de la révolution d’août 1983, mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré. « Et si d’aventure, la chose ne poursuivait pas dans cette lancée, avertit le journal, on pourrait y voir de la mauvaise foi. » En conclusion, l’Observateur Paalga pense que le moins qu’on puisse dire c’est que la justice militaire « emprisonne » Roch Marc Christian Kaboré tout comme le président ivoirien se trouve être « pris à la gorge ». (L’Observateur Paala N°9020 du mardi 22 décembre 2015)

Le bimensuel l’Evènement rend compte d’un ouvrage récent de Youssou Diawara, un pionnier de la gauche burkinabè. Ce livre qui tombe au bon moment intitulé « Dernière entrevue avec Thomas Sankara, président du Faso à la veille d’un meurtre programmé (9-10 octobre 1987) » est consacré à une médiation infructueuse que l’auteur a tentée en trois jours entre Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Il affirme notamment qu’il avait rencontré « un Thomas Sankara totalement conscient que Blaise Compaoré préparait un complot, mais qui ne veut rien entreprendre pour le contrer. » En ce moment où l’ADN semble avoir échoué et dissipé les ténèbres dans cette affaire, l’Evènement fait comprendre que si ce n’est une façon de dire que si les restes ne sont pas les siens, ce livre restitue l’ambiance des jours qui ont précédé le 15 octobre 1987. (L’Evènement N°317 du 25 décembre 2015)

Revue de presse réalisée
par Amidou Kabré

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