Animateur du site Thomassankara.net, Bruno Jaffré est notamment l’auteur de « Biographie de Thomas Sankara : La patrie ou la mort… », ouvrage majeur sur le  révolutionnaire burkinabè. Nous nous sommes entretenus avec lui à l’occasion des trente ans de la mort de Thomas Sankara, afin de discuter à la fois du sankarisme et de son actualité, mais aussi de la situation au Burkina Faso.


 
Par Kévin Boucaud-Victoire publié le

Le Comptoir : Sankara est souvent surnommé le “Che Guevara africain”. Quels points communs et divergences voyez-vous entre le burkinabè et l’argentin disparu il y a maintenant cinquante ans ?

Bruno Jaffré : Ce surnom date de la sortie du film de Robin Shuffield intitulé L’homme intègre en 2006 ou 2007. L’expression servait alors à la promotion du film.

Maintenant, Thomas Sankara et devenu une icône en Afrique, comme le Che l’est en Amérique latine et en Europe. Je n’ai pas lu les discours du Che, ce que je devrais faire, mais j’avais été surpris de celui où il évoquait la « haine » nécessaire pour lutter contre l’impérialisme. Thomas Sankara n’emploie pas ce mot très fort, mais il dit aussi qu’il faut « éliminer les ennemis » de la révolution.

Lors de la révolution à Cuba, menée par une insurrection armée, le Che a ordonné de fusiller un certain nombre de personnes. On était en période de guerre civile. Thomas Sankara ne l’a pas fait mais a assumé lorsque sept à huit personnes ont été fusillées pour cause de coup d’État.

Sinon, le point commun que l’on remarque le plus, outre la jeunesse, c’est l’extrême exigence que les deux avaient envers leurs collaborateurs, puisque le Che a été ministre de l’Industrie si je me rappelle bien. Le Che est aussi très dur avec ceux qui viennent le rejoindre dans le maquis, où il va être capturé et assassiné. Ils croient tous les deux en l’homme, en “l’homme nouveau”. Pour eux, lorsqu’on est révolutionnaire, on ne demande rien, on n’attend aucune récompense. Et il faut travailler pour le bien du peuple, quel que soit le prix à payer. Il faut se sacrifier surtout si on est à un poste à responsabilités. On doit donner l’exemple.

Sinon, bien sûr, ce qui les rassemble, c’est leur conviction, leur engagement sans faille, leur charisme, leur jeunesse, le sacrifice de leurs vies.

« Sankara n’est pas un marxiste dogmatique, mais très ouvert, créatif, à l’écoute de son pays, et des diversités de pensée. »

Faut-il évoquer des divergences ? Je ne sais pas, car ce sont deux situations extrêmement différentes. Le Che est un civil qui ne voit pas d’autre issue que la lutte armée en Amérique latine et qui prend les armes. Thomas Sankara est un militaire qui tente d’éviter la violence. À l’époque où Sankara a été écarté du poste de Premier ministre en mai 1983, son ami Valère Somé lui a proposé de prendre le maquis et de se lancer dans la lutte armée. Thomas Sankara, pourtant militaire, a refusé. L’Histoire lui a donné raison. Lors de la prise du pouvoir en août 1983, il a assuré lui-même la sécurité du président en place et l’a emmené à l’abri dans sa voiture.

Thomas Sankara est souvent présenté comme un pragmatique. Il avait également une solide formation théorique et se revendiquait du marxisme-léninisme. Quelle influence cette idéologie a pu jouer dans son action politique ?

À ma connaissance, il n’a jamais publiquement revendiqué sa sensibilité marxiste si ce n’est lors d’une interview donnée à des journalistes cubains. J’ai souvenir d’une interview où il dit que ce serait trop présomptueux de sa part de se revendiquer marxiste, ce serait trop d’honneur. Par contre, il y a régulièrement des références au marxisme dans ses discours. Il cite par exemple L’Origine de la famille d’Engels dans son discours sur la libération de la femme.

Le discours d’orientation politique dont il n’est pas l’auteur mais auquel il a collaboré et souscrit est très nettement marxiste, dans sa description des contradictions de classe. Il faut noter ici une difficulté théorique à laquelle se sont confrontés les révolutionnaires burkinabè : l’analyse du monde rural en termes de classes, qui n’a pas vraiment été faite. Il faut dire qu’elle est particulièrement complexe et qu’en plus, au Burkina, il y a une grande diversité ethnique, et donc, d’organisations sociales différentes.

Notons tout de même que lorsqu’un journaliste lui demande quels livres il emmènerait s’il devait échouer sur une île déserte, il répond : la Bible, le Coran et L’État et la révolution de Lénine. Aussi, Thomas Sankara est incontestablement marxiste mais avec des influences éclectiques. Surtout, il n’est pas un marxiste dogmatique, mais très ouvert, créatif, à l’écoute de son pays, et des diversités de pensée.

Le marxisme est particulièrement opérationnel dans l’analyse des contradictions au niveau international, mais peu opérationnel au quotidien dans un pays où il n’y alors quasiment pas de classe ouvrière, qui doit être la classe dirigeante de la révolution. Si lui n’est pas dogmatique, la plupart des “communistes” qui l’entourent le sont. Et la révolution s’est incontestablement heurtée là à une difficulté majeure, lorsqu’elle a voulu gagner les paysans aux idées révolutionnaires.

En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à l’époque, au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle francophone, le marxisme-léninisme était la référence, et tous les groupes politiques qui ont été partie prenante de la révolution se disaient “communistes”. Le nom de leur parti contenait ce mot. Cela ne les a pas empêchés de se perdre dans des querelles intestines, refusant par là de construire une unité plus large comme le proposait Sankara avant son assassinat.

« Il avait pour objectif de prendre le pouvoir pour le mettre à la disposition de son peuple – en créant un environnement politique favorable qui lui permette de le faire – afin qu’il puisse se mettre au travail et prendre en charge la satisfaction de ses besoins. »

À son arrivée au pouvoir, Sankara a tenu à mener une politique ambitieuse (agroécologie, auto-production, non remboursement de la dette, baisse des salaires et du train de vie des fonctionnaires, assainissement des dépenses, investissement dans les services publics) tout en impliquant le peuple. Est-il possible de tirer un bilan de cette politique qu’il n’a finalement qu’à peine eu le temps d’amorcer ?

Il l’a largement amorcée car la révolution est aussi une réussite en termes de performance économique, même s’il y a eu, bien sûr, des difficultés. Le bilan politique est somme toute assez simple. Presque tout le monde se réclame de son héritage au Burkina Faso. L’insurrection de 2014 est le fait des “enfants de Sankara” qui citent, dans les films sur les journées d’octobre, essentiellement deux phrases : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort, seule la lutte paye », et « La patrie ou la mort, nous vaincrons ».  Nombreux sont ceux qui sont partis de chez eux en étant prêts à mourir. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré longtemps. Cette énergie, cette dignité, cette fierté d’aller au combat, c’est l’héritage de Sankara. C’est la revanche de la honte qu’ont longtemps subi les Burkinabé en se reprochant d’avoir laissé mourir celui qu’ils appellent encore leur président. J’ai ressenti l’assaut vers l’Assemblée nationale, qui a marqué le déclenchement de l’insurrection, comme un moment de libération extraordinaire, un moment de l’histoire mondiale contemporaine comme il en existe peu.

Manifestation à Ouagadougou, octobre 2014

À l’entrée du boulevard où se trouvait l’Assemblée nationale, un cordon demandait aux jeunes de se délester de tout ce qui pouvait leur servir d’armes. Plusieurs films montrent une foule calme, déterminée, compacte, avançant les mains en l’air face à un cordon de militaires fortement armés qui commencent à tirer en l’air, sans ralentir l’avancée des insurgés, puis qui finissent par se retirer en ordre. À d’autres endroits, l’armée a tiré, dans le centre-ville, devant le domicile du frère de Blaise Compaoré et aux abords de la présidence, faisant une quinzaine de morts et de nombreux blessés.

« Les partis sankaristes ont donné une mauvaise image d’eux-mêmes en se perdant dans des querelles. »

Cette insurrection a un caractère extraordinaire. Ce n’est pas un hasard qu’elle ait réussi dans le pays de Thomas Sankara et que les nombreux mouvements sociaux qui éclatent en Afrique n’aient pas abouti jusqu’ici.

Thomas Sankara est surtout un dirigeant politique. Il avait pour objectif de prendre le pouvoir pour le mettre à la disposition de son peuple – en créant un environnement politique favorable qui lui permette de le faire – afin qu’il puisse se mettre au travail et prendre en charge la satisfaction de ses besoins.

Et, force est de reconnaître que le sankarisme politique a des difficultés à trouver sa voie. Le seul parti qui se réclame directement de la pensée de Thomas Sankara recueille peu de voix aux élections et s’est allié au parti créé quelques mois avant l’insurrection de 2014 par des gens qui ont travaillé, pour la plupart, à consolider le pouvoir de Blaise Compaoré depuis 1987. Même si, disent-ils, il s’agit essentiellement d’une alliance tactique, la jeunesse au Burkina comme en Afrique, se détourne de cette façon d’envisager la politique. Or 65 % de la jeunesse au Burkina a moins de 25 ans. Cette jeunesse puissante en quête de repères, de rêves, de perspective reste l’avenir de ce pays. C’est elle qui lui donnera l’énergie nécessaire pour remettre le pays au travail comme l’avait si bien fait Thomas Sankara, en fixant des objectifs ambitieux pour satisfaire les besoins des populations. Aussi, le sankarisme politique dans le contexte actuel reste à construire.

Il y a trois ans, vous expliquiez à la revue Ballast que la révolution sankarariste tenait au Burkina Faso « une très grande place ». Vous ajoutiez : « Elle est même un peu mythifiée. Elle est reprise très largement parmi la jeunesse, avec une très faible connaissance de ce qu’est une révolution et de ses contradictions : il y a des gens qui souffrent, d’autres qui se battent ou qui perdent… Ils sont très attachés au personnage de Sankara mais en ont une connaissance assez superficielle parce qu’ils n’ont pas accès aux livres. » Qu’en est-il aujourd’hui ? Où en est l’association sankariste le Balai citoyen, qui a joué un rôle important dans la chute du régime de Compaoré en 2014 ?

Tout mon travail consiste à rendre compte de la révolution dans ses contradictions. Les partis sankaristes ont donné une mauvaise image d’eux-mêmes en se perdant dans des querelles. Ceux qui diffusaient la pensée de Thomas Sankara étaient essentiellement des artistes qui ont organisé de nombreuses réunions où l’on diffusait les films sur Sankara, entre autres, suivis de débats où venaient témoigner les compagnons de Thomas Sankara. Des artistes qui parfois se disaient apolitiques – ce qui est d’ailleurs moins le cas aujourd’hui. En réalité, ce terme “apolitique” n’a pas la même consonance qu’en France. Pour eux, être apolitique signifie ne pas vouloir intégrer de parti politique.

On a d’ailleurs tendance à oublier l’influence marxiste de Thomas Sankara pour ne parler que de son panafricanisme qui, pourtant, ne traverse pas beaucoup ses discours.

La Balai citoyen doit gérer un afflux de jeunes dans ses rangs, sans forcément avoir toujours les cadres formés pour encadrer tout ça dans les clubs notamment. La coordination rassemble plutôt des trentenaires et quelques jeunes, qui ont un bagage politique assez important. Le Balai citoyen reste une organisation influente mais relativement centralisée. Il s’est un peu plus institutionnalisé en obtenant des subventions pour faire de la veille citoyenne. Après un moment d’observation du nouveau pouvoir, le Balai a décidé il y a un peu plus d’un an à reprendre des critiques publiques de la politique suivie, sous forme de communiqués. Je rentre d’un séjour au Burkina où j’ai échangé avec des membres de la coordination que je ne connaissais pas et j’ai pu constater que ce positionnement citoyen n’a pas du tout effacé la radicalisme de la plupart d’entre eux.

« Le pays bénéficie d’associations qui gardent un poids important mais aussi d’une presse sérieuse, active et diversifiée. »

Ce qui est intéressant, ce sont les liens qui se sont créés au niveau régional entre différents mouvements du même type qui s’efforcent d’être solidaires, d’échanger leurs expériences. Mais toutes ces associations manquent de moyens pour se réunir plus régulièrement et organiser la lutte pour l’indépendance de l’Afrique de façon coordonnée au niveau régional.

Membres du Balai citoyen en formation

Trois ans après la chute de Blaise Compaoré, où en est le Burkina Faso ?

Le Burkina a retrouvé une certaine stabilité, malgré les attaques terroristes dans le nord du pays. La politique s’apparente à la norme générale en Afrique. Il y a quelques progrès dans la vie politique où l’alternance semble possible, et dans le traitement de la justice, même si les jeunes engagés trouvent qu’elle est encore trop lente. Mais, pour l’essentiel, le pays retrouve les travers du passé, la corruption, les élections gagnées par les hommes politiques qui ont le plus de moyens financiers. Des hommes politiques qui se font élire parce que lors des campagnes électorales, ils se répandent en promesses diverses et variées. Promesses qu’ils ne pourront pour l’essentiel pas tenir.

Le pays a choisi le parti qui semblait le plus à même de diriger le pays, le plus puissant, celui qui a le plus d’argent, composé de dirigeants qui, pour la plupart, ont déjà exercé le pouvoir sous Blaise Compaoré. Après la transition, la population aspirait à un pouvoir stable. La poursuite du rythme de changement impulsé en partie sous la transition, signifiait le lancement d’un processus pré-révolutionnaire qui aurait signifié un combat de longue haleine pour le partage des richesses, et la mise en place d’un véritable pouvoir populaire à la base. Aucune organisation politique n’existe pour encadrer et diriger un tel processus.

Le pays s’est lancé dans un ambitieux PNDES (Plan national de développement économique et social), allant chercher des financements en France notamment, pour compléter les ressources internes, ce qui signifiera probablement à terme un nouveau cycle endettement – remboursement sous contrainte extérieure. Pour l’instant, il s’agit pour le pouvoir de confirmer les promesses de financement et de lancement des premiers chantiers. Il y aura sans doute des réussites, mais beaucoup d’argent signifie aussi le retour en force de la corruption. Heureusement, le pays bénéficie d’associations qui gardent un poids important mais aussi d’une presse sérieuse, active et diversifiée. Plusieurs journaux sont particulièrement engagés dans l’investigation et les dénonciations des dérives, qui sont nombreuses, mais les journaux restent, il faut le dire, assez peu lus.

Manifestation à Ouagadougou, octobre 2015, un an après l’insurrection

Vous êtes très impliqué dans le combat pour que toute la lumière soit faite sur la mort de Sankara. Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Un juge militaire a été nommé très rapidement pour enquêter après l’insurrection de 2014. Il a à peu près terminé son enquête sur ce qu’il s’est passé sur le lieu de l’assassinat le 15 octobre 1987 et sur la chaine de commandement. Seize personnes sont inculpées, dont Blaise Compaoré et le général Diendéré qui a longtemps dirigé le régiment de sécurité présidentielle et qui était le véritable numéro deux de l’ancien régime.

Le fait qu’un juge militaire soit en charge de cette enquête tient au fait que toutes les juridictions civiles qui avaient été saisies sous le régime de Blaise Compaoré avaient conclu qu’elles n’étaient pas compétentes. Les dirigeants du Burkina ne veulent surtout pas de problème avec la France. C’est pour cette raison que je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à ce qu’il déplace l’affaire en France. C’est pourtant ce qu’il a fait en lançant une commission rogatoire et en demandant la levée du secret Défense. La commission rogatoire permet de nommer un juge en France qui sera chargé, sous la direction du juge burkinabè, de faire des auditions en France. Cela signifie donc que le juge est décidé à enquêter sur l’éventualité d’un complot international dans lequel la France serait impliquée.

« Juste avant de quitter le pouvoir, le gouvernement Hollande que nous n’avions eu de cesse de saisir a fini par promettre que la France satisferait aux demandes de la justice burkinabé. »

Pour le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique, cela représente une grande satisfaction. Dès 2011, nous avons convaincu des députés, les verts et les communistes de déposer une demande d’enquête parlementaire sur l’assassinat de Sankara. Elle a été refusée lors des deux législatures précédentes. Mais cette campagne a permis de sensibiliser l’opinion publique et quelques députés en France sur la possible implication française.

Juste avant de quitter le pouvoir, le gouvernement Hollande que nous n’avions eu de cesse de saisir a fini par promettre que la France satisferait aux demandes de la justice burkinabé, ses représentants continuant à nier toute implication française. Le gouvernement a été dissous sans que la promesse n’ait été tenue, mais nous attendons la réponse du nouveau gouvernement.

Le secret Défense ne peut officiellement être levé qu’à la demande d’un juge français, des chercheurs obtenant parfois aussi des dérogations. Nous avons décidé de regrouper les différentes familles victimes du secret Défense, c’est-à-dire des familles qui ne peuvent accéder à la vérité faute d’obtenir les archives placées sous secret Défense. Nous avons tenu une première initiative publique et chacun a exprimé sa profonde satisfaction concernant l’initiative de ce regroupement.

Les affaires que nous couvrons sont les suivantes : assassinat de Sankara, affaire Borrel, assassinat des journalistes Claude Verlon et Ghislaine Dupont, accès aux archives sur le génocide des Tutsis au Rwanda, massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye en 1945, massacre de Sétif en 1945, massacre lors de la manifestation du FLN (Front de libération nationale) à Paris, assassinat de Mehdi Ben Barka, assassinat de Maurice Audin, militant communiste mort sous la torture en Algérie. Nous avons récemment décidé de nous regrouper en un “collectif secret Défense”, de prendre contact avec des nouvelles familles de victimes pour les inviter à nous rejoindre. Nous sommes décidés à lancer de nouvelles initiatives publiques pour sensibiliser la population sur ce scandale d’État, et à travailler avec les parlementaires qui le souhaitent à une réforme de la gestion du secret Défense. Des contacts sont déjà pris en ce sens.

Entretien réalisé par Kévin Boucaud-Victoire

Source : https://comptoir.org/2017/10/18/bruno-jaffre-lhistoire-a-donne-raison-a-sankara/

LAISSER UN COMMENTAIRE

Saisissez votre commentaire svp!
SVP saisissez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.